Un flash photographique est un dispositif d’éclairage produisant une lumière intense pendant un très court laps de temps. Strobisme, studio de rue ou éclairage en flashes déportés sont autant d’appellations similaires qui désignent une technique photographique où un modèle est mis en scène en lumière naturelle et sublimé par un éclairage artificiel composé d’un ou de plusieurs flashes.
Laurent Legeay vous livre, dans une suite d’articles, toutes ses astuces, sa passion et son expérience des « flashes » pour vous aider à comprendre et à maitriser cette technique d’éclairage artificiel.
1) COMPOSITION D’UN FLASH COBRA
Le flash photographique de type cobra est très prisé par de nombreux photographe. Avec son fonctionnement simple, son faible encombrement, sa grande puissance et ses nombreuses fonctions, cet accessoire d’éclairage artificiel s’impose comme le plus polyvalent des systèmes d’éclairage en devenant un élément incontournable de votre sac de photographe portraitiste.
D’un point vue fabrication , le flash cobra se compose de différents éléments :
- Boitier contenant l’électronique.
- Tube-éclair avec réflecteur.
- Calculateur.
- Affichage digital avec témoins lumineux.
- Système de fixation appelé griffe.
- Logement contenant les piles ou les accus.
- Autres options variables selon les marques et les modèles…
2) LE NOMBRE GUIDE, INDICATEUR DE LA PUISSANCE D’UN FLASH
Le nombre guide, également noté NG, représente la puissance d’un flash.
Le nombre guide de référence d’un flash se calcule pour une sensibilité du capteur à ISO 100 et présente une relation proportionnelle entre la valeur de l’ouverture du diaphragme et la distance entre le flash et le sujet à éclairer.
La formule de calcul est la suivante :
Un flash de nombre guide élevé vous permettra de travailler plus souvent à des fractions de la puissance maximale qu’un flash de nombre guide plus faible, surtout en plein jour. Vous aurez « de la réserve sous le pied », avec comme conséquences :
- Un temps de recyclage plus court entre deux éclairs.
- Une autonomie accrue.
- Et votre flash sera mieux adapté à l’utilisation en synchronisation haute vitesse (HSS, expliquée ci-dessous) qui demande beaucoup de puissance pour être efficace.
Attention au nombre guide « marketing » !!! Les marques sont en général un peu optimistes quand au nombre guide réel de leurs flashs. De surcroit, elles ne l’expriment souvent pas de la même façon.
Exemple : le flash Nikon SB910 est présenté avec un nombre guide de 34, et le flash Canon 580EX avec un nombre guide de 53. A première vue, il serait logique de penser que le flash présentant le nombre guide le plus élevé est le plus puissant, pourtant, il n’en est rien, ces deux flashs sont équivalents : Nikon indique le nombre guide pour 100 ISO à une focale de 35 mm alors que Canon la donne pour une focale de 105 mm. En observant les tableaux des nombres guides, celui du Canon 580EX pour une focale de 35mm est de 36. Autant dire que sur le terrain, ces deux flashs seront totalement équivalents.
3) LES MODES DE FONCTIONNEMENT : MANUEL OU TTL ?
Les flashs cobras présentent généralement deux principaux modes de fonctionnement : le mode manuel et le mode TTL, Through The Lens, signifiant à travers l’objectif en anglais.
En mode flash manuel, comme son nom l’indique, vous devrez prendre en compte et ajuster tous les paramètres qui permettront d’obtenir une exposition correcte de votre sujet par le flash : ouverture du diaphragme, sensibilité ISO, distance flash sujet, puissance du flash…
En mode flash TTL, l’appareil photographique et le flash fonctionnent de concert pour contrôler la puissance nécessaire du flash en fonction de la distance de votre sujet. Il ne vous restera alors que l’ouverture du diaphragme et la sensibilité ISO à prendre en compte, ainsi qu’une éventuelle compensation de la puissance du flash.
Pour aller plus loin, découvrez l’article :
FLASH COBRA : MODE MANUEL VS MODE TTL ?
4) LA SYNCHRONISATION HAUTE VITESSE OU HSS
La synchronisation haute vitesse, appelée également HSS : High Speed Synchronization, est une option permettant de réaliser des prises de vues avec des vitesses plus rapides que la vitesse maximale utilisable avec un flash imposée par l’obturateur à rideau de votre appareil photographique.
Cette vitesse maximale est appelée : vitesse de synchronisation flash et se situe entre 1/200ème et 1/250ème de seconde suivant les appareils photo.La synchronisation haute vitesse est gérée différemment selon les marques.
Les deux marques phares, Canon et Nikon, présentent des politiques en matière du réglage de la synchronisation HSS diamétralement opposées.
Le réglage de la synchronisation HSS Canon se fait au niveau du flash. Il n’y a donc pas de limite quand à l’utilisation de tel ou tel boitier dans ce mode.
Nikon, au contraire, propose le réglage de la synchronisation HSS au niveau du boitier, ce qui en limite l’emploi aux boitiers semi-pro de la série D7000 et au dessus ainsi qu’aux boitiers professionnels. Pour les possesseurs de boitier amateur Nikon (série D3000 et D5000) cela ne veux pas dire qu’ils ne peuvent pas gouter aux joies du strobisme, bien au contraire. Il faut simplement prendre quelques précautions lorsque la vitesse d’obturation tend à dépasser celle de synchronisation du flash.
« Malgré la limite imposée à certains boitiers, je trouve que le système flash Nikon est le plus souple et le plus performant de ce qui ce fait actuellement ».
5) FONCTION ZOOM et MULTIFLASHES
En marge des principales caractéristiques évoquées ci-dessus, la majorité des flashes actuels présentent d’autres options :
- Une tête zoom motorisée qui permet de mettre en scène des schémas d’éclairage créatifs.
- Le mode multiflashes ou stroboscopique qui permet d’éclairer plusieurs fois la même scène pendant une exposition et de décomposer ainsi les différents aspects d’un mouvement.
- Le déclenchement du flash sur le second rideau qui permet d’associer vitesses lentes et flashes.
6) QUELQUES MODÈLES DE REFERENCE…
En plus des modèles propriétaires des grandes marques, de nombreux modèles existent chez les fabriquant indépendants. Voici quelques conseils d’achats qui devraient vous permettre d’y voir plus clair dans cette jungle inextricable du marché 🙂
Sachant cela, que choisir ? Pour un budget de quelques dizaines d’euros à quelques centaines d’euros, de très nombreux produits vous sont proposés. Voici donc quelques modèles de référence ayant fait leurs preuves :
- Pour un budget de 500 à 700 €, voici deux modèles haut de gamme :
Chez Canon, le flash speedlite 600EX RT (et sa télécommande radio ST-E3-RT) est un excellent choix. Avec un nombre guide de 60 à ISO 100 et une distance focale de 200mm, ce flash constituera une source d’éclairage très puissante et efficace. Doté d’un récepteur radio intégré, avantage indéniable en termes de poids et de facilité de mise en œuvre, le flash speedlite 600EX RT dispose d’un temps de recyclage rapide et d’une bonne autonomie.
Flash Canon speedlite 600EX RT :
http://amzn.to/2rEhOXR
Télécommande radio ST-E3-RT :
http://amzn.to/2rDKobC
Chez Nikon, le modèle phare actuel est le SB5000, équivalent du 600EX-RT Canon avec récepteur radio intégré. Malheureusement, en mode radio il est réservé aux boitiers D7500, D500 et D5. Avec les autres boitiers, on ne pourra l’utiliser qu’en mode optique ou avec des transmetteurs radio d’autres marques ce qui au final ne présente aucun intérêt par rapport aux très bons modèles précédents. Désolés messieurs du marketing Nikon, vous êtes passés à côté du sujet.
Flash Nikon speedlite SB5000 :
http://amzn.to/2rPAhOa
- Pour un budget de 100 à 400 €, voici deux modèles de milieu de gamme :
Yongnuo, propose un clone de même qualité du Canon 600EX-RT, le YN600EX-RT et sa télécommande radio YN-E3-RT.
Flash YN600EX-RT : http://amzn.to/2sGW4aO
Télécommande radio YN-E3-RT : http://amzn.to/2rjOCm2
Vous avez aussi l’incontournable Yongnuo YN580EX, un clone du modèle Canon speedlite 580EX. Celui-ci tend progressivement à être remplacé par un modèle plus intéressant, le YN685 un peu plus puissant avec un nombre guide de 60, mais surtout équipé d’un récepteur radio compatible avec les émetteurs Yongnuo YN622 et YN622-TX. Tous ces modèles existent en version Canon et Nikon.
Flash YN580EX : https://www.amazon.com/Yongnuo-YN-568EX-YN568EX-powerful-speedlite/dp/B00DA8459G
Flash Canon speedlite 580EX : http://amzn.to/2sHfzjV
Flash YN685 : http://amzn.to/2sHn9em
Emetteur YN622 et YN622-TX : http://amzn.to/2rF1y7z
Récemment, Yongnuo a sorti le récepteur YN-E3-RX permettant d’utiliser les flashes TTL Canon et le Yongnuo 580EX avec le système radio Canon. Le flash Nikon SB500, petit flash compact doté en plus d’un petit éclairage LED est églament compatible avec les émetteurs et récepteurs Yongnuo.
Récepteur YN-E3-RX : http://amzn.to/2rEOXkM
Flash Nikon SB500 : http://amzn.to/2sXsAot
Côté occasion Nikon propose les flashes SB800, SB900 et SB910. Ce sont de très bons modèles à peu près équivalents, de nombre guide élevé, TTL et manuels bien sur et capables de gérer la synchronisation HSS. La commande à distance se fait en optique ou par radio en utilisant des émetteurs et récepteurs indépendant.
Flash Nikon SB800 : http://amzn.to/2rQ1nF4
Flash Nikon SB900 : http://amzn.to/2rZApNu
Flash Nikon SB910 : http://amzn.to/2r9LKGt
- Pour un budget autour de 100 €, voici quelques modèles d’entrée de gamme :
D’autres marques reconnues comme Phottix (Mitros +), Godox (TT685) ou Nissin (Di700a) proposent du matériel équivalent aussi bien pour Canon que Nikon mais aussi pour Sony et quelques autres marques de boitiers. Ces modèles sont aussi dotés d’un récepteur intégré compatible avec les émetteurs dédiés de leur marque.
CONSEILS D’ACHATS : Oubliez les anciens flashes du temps de l’argentique. Même si certains d’entre eux peuvent encore convenir, la compatibilité avec les systèmes flashes actuels n’est absolument pas garantie et certains présentent de la haute tension au niveau de la griffe du flash que votre boitier numérique dernier cri ne va pas apprécier du tout. Evitez également les produits asiatiques à très bas prix. Même s’ils semblent corrects, leur compatibilité, leur fiabilité dans le temps ainsi que le SAV sont loin d’être garantis. Dans ce domaine comme dans bien d’autre, acheter à très bas prix est rarement une source d’économies.
L’offre dans le domaine des flashes et des transmetteurs radio est en constante évolution. Si la langue de Shakespeare ne vous rebute pas, consultez ce site qui répertorie de façon claire et instructive l’ensemble de ce qu’il se fait dans ce domaine : http://flashhavoc.com
Une série d’articles va être consacrée au strobisme et au studio de rue. Je vous invite donc à poser dès maintenant toutes vos questions en commentaire ci-dessous 🙂
Bonjour,
Je voudrais connaitre votre avis sur deux questions svp :
1 – Je possède un Nikon D750 et un SB910…
J’ai également un Fuji XT-2 et un flash Godox tt350 + transmetteur X1Tfuji…
J’ai aussi un vieux flash (du temps de l’argentique) Vivitar 273…
Je voulais vous demander :
Est il possible de déclencher le flash Nikon SB910 en utilisant et déclenchant le flash Godox monté sur le boitier Fuji avec son transmetteur vu que le Nikon fonctionne aux infra-rouges ? Et dans l’affirmative, comment faire ? Je n’arrive pas à trouver les réglages nécessaires…
2 – Seconde question : chez Nikon, je déclenche le 910 avec le flash intégré du D750…Parfait. Mais est il possible (et sans danger) de le déclencher en utilisant le vieux Vivitar fixé sur le D750 ?
En ayant lu votre mise en garde sur le fait d’utiliser un ancien flash argentique sur un APN récent, je n’ose pas essayer ?!?!? Je vous remercie anticipativement,
Ben cordialement,
Howen
[…] Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’article : COMMENT CHOISIR VOTRE FLASH COBRA ? […]